Focus : MACKITEK RECORDS avec KAN10 et KEJA

Jusqu’à présent, j’ai fait pas mal d’articles et interviews d’artistes et labels étrangers…il était temps de remettre les pendules à l’heure et de clamer haut et fort que chez nous aussi il y a des artistes talentueux et qui portent haut l’étendard de la musique mentale sous toutes ses formes. (Re)Découverte donc du label [orange fonce]MACKITEK[/orange fonce] avec KEJA et KAN10

Apparemment il y a encore des gens qui vous connaissent pas donc je vous laisse vous présenter tous les deux.

Keja : J’ai 31 ans et je fais de la musique électronique…
Kan10 : J’ai 33 ans, je vis, mange, pratique et respire tekno

Voilà un moment maintenant qu’on entend parler des [orange fonce]MACKITEK[/orange fonce] ; Ça a commencé comment ? Vous l’avez crée à deux ce label ?

Keja : Ça a commencé voilà tout… à la base je l’ai crée tout seul, Kan10 bossait à ce moment là mais très vite elle m’a rejoint. Depuis on est dedans !
Kan10 : Je bossais à Toulouse à l’époque et Keja a sortit son premier vinyl en association ; il a très bien marché et du coup il m’a fait part de son idée de créer sa boite de production et je l’ai soutenue, car il a un réel talent musical et il se démarquait déjà pas mal a l’époque des artistes présents dans le milieu underground.

Les premières productions sont clairement orientées hardtek, speed hardtek, voir même hardfloor/tribecore et puis à partir de l’opus 14 on sent une volonté de se démarquer, notamment via la création des sub labels CHIM’R et 3672. Que s’est-il passé ?

Keja : Oui en effet, mais il y avait déjà des choses qu’on aurait pu sortir aujourd’hui. Je pense à mon morceau sur le [brun]Mackitek 03[/brun] ou d’autres choses. Disons qu’on était jeunes : on a commencé le label sans trop savoir où on allait, on s’est vite rendus compte par la force des choses que ça nous correspondait plus, on commençait à s’égarer un peu. « [gris]Une volonté de se démarquer[/gris] » oui bien sûr ! Si c’était pour faire ce que faisait les autres ça n’avait aucun espèce d’intérêt. La musique on la fait avec le cœur, on ne peut pas mentir avec nos productions. C’est quelque chose de très important pour nous.

Kan10 : Je suis d’accord avec Keja. On mûrit avec le temps et la musique que l’on compose aussi ; mais on garde toujours à l’esprit d’où on vient et ce que l’on aime : l’esprit libre et underground de ce milieu.

Est-ce que la musique des Pays-bas et de la Belgique vous a influencé quelque part ? Quels artistes vous ont retournés ?

Keja : Honnêtement non. Il est clair qu’on écoute beaucoup de musiques via le shop, mais non. Disons que j’ai plus été influencé par les substances que j’ai prises, les rencontres, les voyages physiques ou mental… Je pense aussi à ma famille, ils sont tous peintres , surtout ma mère qui fait des choses assez… comment dire…mental justement. Il y a aussi mon frère qui a dix ans de plus que moi, qui m’a initié très tôt à la techno. J’ai toujours ce souvenir : je devais avoir neuf ans, il avait une 4L camionnette au gaz, avec deux baffles Pioneer à l’arrière ; pendant les travaux de la maison, on allait benner les gravats à la décharge en écoutant des K7 à donf ! C’était un espèce de hardcore/speedcore ; c’était assez folklo, (bon souvenir…).

Kan10 : Pour ma part , j’avouerais qu’à l’heure actuelle, j’aime beaucoup ces artistes mais je dirais que non car à l’époque où j’ai commencé à écouter de la tek’ j’ai plus été bercé par les artistes présents dans les 95’s, comme Laurent Garnier, Jeff Mills, Manu le Malin, Ingler, Liza n Eliaz, Spiral Tribe. Je suis partis vivre à Toulouse en 98 et je dois dire que j’aimais beaucoup le hardcore de l’époque qui se faisait en teuf dans ces années là (Voodooz , Fraktal , THC ) et ma préférence s’orientait vers Manu le Malin. Puis par la suite, j’ai pu assister à pas mal de lives d’artistes comme Triphaze, Dsp , Metek , et là j’ai découvert Fky qui restera pour moi ma plus belle influence musicale.

Vous avez invité beaucoup d’artistes étrangers ces dernières années mais peu d’artistes français mis à part freerf, Vincent vega et kbo. C’est dû à quoi selon vous ?

Keja : Je sais pas, peut-être le hazard ! On a fait des disques avec d’autres artistes francais comme Acidupdub, Ozystik (un vieux pote), Yukaï, Alextrem, X-Tao, Ben des Metek et d’autres. Mais de plus en plus on aime bien connaitre les gens avec qui on fait des disques. C’est mieux je trouve.
Kan10 : On aime avoir un contact humain avec les artistes que l’on produit, qu’ils nous correspondent et qui portent en eux les mêmes valeurs que nous musicalement et humainement parlant.

Vous venez du 09. Çà bouge par chez vous ? Le teknival du 1er mai vient d’avoir lieu et il a été beaucoup critiqué. Un point de vue là-dessus ?

Keja : [orange fonce]L’Ariège[/orange fonce] c’est très beau, on a de belles montagnes. A part ça, ça bouge pas trop : c’est une région d’hippies (le département de France ou il y a le plus d’Rmist). Beaucoup de gens se font des cabanes dans les bois ce genre de chose. Niveau techno, on fait une à deux soirées par an dans les montagnes et c’est cool ! Le « TEKNIVAL » du 1er mai, mon point de vue ? J’ai pas envie de faire de polémique sur le sujet, mais cette année comme celle d’avant on a préféré aller se faire une balade en montagne.

Kan10 : Oui c’est une très belle région on s’y sent bien, on respire, loin de la ville. C’est pour cela qu’on s’y est installé. Si c’était pour faire la fête, on serait resté à Toulouse. Les Sarkovals ne me plaisent pas forcement ayant connus les Tekos des années 2000, mais il faut s’adapter à son époque et à l’heure actuelle, la musique techno et les Sound Systems ne sont plus un mystère ; nous ne sommes plus des OVNIs pour le Gouvernement.

On assiste à de grosses soirées mental/acid à l’étranger, mais peu en France. Votre sentiment là dessus ?

Keja : J’en sais rien, peut-être que cette musique ne se prête pas trop au clubs ou les orgas français préfèrent des choses plus efficaces… Je trouve ça assez dommage et je pense qu’il y’aurait des choses à faire c’est sûr.
Kan10 : La mentalité française y est pour beaucoup pour moi, on est en retard par rapport a eux, trop frileux.

[orange fonce]MACKITEK[/orange fonce], c’est un label mais aussi un shop. Est-ce que ton site tourne ? D’où vous est venu l’idée de créer ce site ?

Keja : On a ouvert le shop internet en 2008. Je pense que c’était pour nous une évidence. On a eu un coup dur l’an dernier, un plantage serveur. On a perdu toute notre base de données, on a passé notre été à refaire tous les stocks, rentrer tous les disques, les fringues… un truc de barge. Chris (Toolbox) comme d’hab’ a été super cool et nous a filé un bon coup de main en nous envoyant le max d’extrait mp3 qu’il nous manquait. Ça a été un gros travail très intense, on a pas beaucoup dormi…
Depuis les gens se réinscrivent, les anciens sont revenus, et des nouveaux arrivent tous les jours !

Kan10 : Oui ça été très dur de repartir de zéro, mais on repart plus motivés que jamais !

Clairement, l’avenir pour [orange fonce]MACKITEK[/orange fonce], c’est quoi ? La production ou la vente de vinyles ?

Keja : Les deux ! On aimerait bien aussi organiser des fêtes entre guillemet plus légales, une fois par an, essayer de faire de belles choses. On verra bien…

Kan10 : C’est un projet que l’on a depuis un moment mais pas évident à mettre place : il va falloir persévérer. Sinon, on commence à faire pas mal de sérigraphie propre à l’image du label.

D’un point de vue plus personnel, qu’est ce qui vous a amené à la la création ? Vous aussi avez commencé par le mix ?

Keja : Comme je te l’ai dit plus haut, je suis issu d’une famille d’artistes. Tout jeune, j’ai fait du solfège pendant 7 ans et de la guitare, mais ça me cassait pas mal les couilles j’en avait rien à foutre… A 14 ans, mon frère m’avait laissé son synthé, un XP50 Roland, un truc sans coffre, mais à l’époque, c’était pas mal pour du numérique, surtout au niveau des nappes, ça sortait des trucs bien space ; tu pouvais mélanger les sons entre eux en gardant une note appuyée. Je l’ai toujours aujourd’hui, mais il a pas mal souffert ; il ne sort plus de son. A ce moment là, je faisait des instru’ hip hop pour les copains, c’était rigolo. A 18 ans, je me suis acheté une rm1x et là, j’était à donf ! Grave ! Je faisait de la hardtek hyper speed entre 200 et 240 bpm. C’est à cette période là que j’ai rencontré Kan10 ; depuis on ne s’est jamais quitté et on crée ensemble.

Kan10 : J’ai commencé les Free dans les années 95/96’s et pour ma part, la première fois que j’ai assisté à un Liveset Machine en teuf j’ai craqué ! Je me suis dit : je veux faire ça, je veux apprendre. Pour moi, c’était le live et rien d’autre. Ce son si particulier, si différent, si propre… et puis pouvoir créer, c’était ça qui me donnait envie. Je me suis payé ma première machine une Roland MC505.

Quels artistes vous ont influencé ?

Keja : Etant jeune, j’écouté Patetik, Vinka, Fky, Crystal D, Spi, etc. Comme pas mal de monde à cet époque je pense. J’ai eu une grosse période où j’écoutais quasiment que du 69db : j’avais tout ce qu’on pouvait trouvé de lui. J’était fan comme on dit ! J’aimais beaucoup son coté improvisation, surprise, tous les défauts qu’il y avait dans sa musique, c’est ce qu’il faisait tout

Kan10 : J’écoutais à l’époque de vielles cassettes de Manu le malin, Liza n Eliaz, Fky, Metek, Voodoz, Fxz, Dsp et j’en passe. Mais pour moi, c’est Fky et Triphaze qui m’ont le plus marqué à cette époque.

Quand vous composez, vous composez à deux ? Ou c’est chacun pour soi ?

Keja : Ça dépend, c’est assez aléatoire. Mais bon, avec Kan10 , je partage tout. De plus en plus, on essaye de faire des morceaux ensemble. Au niveau du Live, on a un truc ensemble qui tourne pas mal.

Kan10 : On essaye de composer un maximum a deux ; .la symbiose est là !

KAN10, tu as les mêmes goûts que KEJA ?

Kan10 : Dans l’ensemble, oui, on a les mêmes goûts, j’ai peux être un penchant plus marqué pour l’Acid.

Qu’est ce qu’ils vous plaît dans le fait de jouer live en soirée ?

Keja : Si c’est pour arriver avec un pc tout programmé à l’avance avec deux filtres sur le master et le pied sur une piste séparée, je ne vois pas l’intérêt. C’est pas la conception que j’ai du Live. On s’est fait une configuration live où c’est vraiment à 90% de l’impro, quand on commence à jouer, on ne sait jamais ce que ça va donner, n’y où sa va nous emmener : c’est comme ça qu’on voie le truc. C’est un réel plaisir quand on joue, ça nous semble plus honnête envers les gens, si tu donne pas, il se passe rien. Sûr, c’est prise de tête tout le matos à trimbaler, brancher, débrancher, ranger. Le matos s’abîme aussi : demande à ma 309, on sait jamais si elle va marcher ou pas ! Pour l’instant, elle nous suit.

Kan10 : Le live à deux, c’est un régal ! On peux aller beaucoup plus loin, et l’improvisation ensemble fonctionne bien. On se connait, donc pas besoin de parler pour faire de la zik ensemble. C’est ça qui fait que ça tourne.

Quel matos vous utilisez ?

Keja : On a un ordi portable avec Ableton live ; c’est en gros notre séquencer sampler, et derrière, on a des truc analog’, des effects, synthé et compagnie.

Votre avenir perso, vous le voyez comment ?

Dans la musique forcément, en restant vrai. Sinon à un niveau plus personnel, à la campagne avec des poules, des lapins, des chèvres… *béééééééé*

Kan10 : Et oui dans la musique c’est sûr, mais comme dit Keja, il n’y a pas que la techno dans la Vie : on est des passionnés c’est sûr, mais pas que de musique. La Nature est pour nous très importante ainsi que tout ce qu’elle a à nous offrir et on veux retourner à ces valeurs simples, pour nous essentielles et évidentes.

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