Trans Off de Saint-Brieuc (3-5/12/2016) ; réaction au regain d’hostilité des autorités à l’encontre de la free party

Comme une réponse aux événements de ces dernières semaines en Bretagne durant lesquelles les actes répressifs à l’encontre des acteurs de la scène teknoïde se sont multipliés, le traditionnel teknival « Trans-Off » a réuni entre 10 000 et 12 000 personnes du 3 au 5 décembre dernier près de Saint-Brieuc.

 

Depuis octobre en effet, il a été aisé de remarquer un regain d’hostilité (et oui il n’y a pas d’autres mots, n’en déplaise à M. Jean-Daniel Montet-Jourdran !) à l’égard de la free party ; Interventions musclées (Commana, Plouaret, La Dominelais, etc.), interpellations, perquisitions et placements en garde à vue visant des membres de Techno+ (association de réduction des risques), saisies confirmées par la justice, etc. A ceci s’ajoute, comme il avait déjà été relevé dans de précédents articles, certains propos tenus par les représentants du pouvoir central, notamment M. Jean-Daniel Montet-Jourdran ne voyant dans la free party qu’un « ramassis d’alcooliques et d’individus sous l’emprise de stupéfiants. ». Il semblerait bien que comme le souligne Freeform, « le gouvernement siffle la fin des négociations » entreprises mi-2015 avec les représentants du mouvement.

 

L’association Art et Culture 29 en venait à conclure sur sa page facebook qu’ « aujourd’hui, l’état nous tourne le dos, nous claque la porte au nez et nous envoie leurs chiens de garde à coups de matraques et de gazeuses… Ils nous saisissent notre passion et veulent interdire nos valeurs qui sont : l’autogestion, l’autofinancement, la solidarité, la liberté, l’entraide, le respect, le partage… en bref notre rave ! »

 

Quelles revendications ?

Mais que veulent donc ces teufeurs certains pourraient-ils demander ? Ni plus ni moins que les mêmes choses depuis de nombreuses années ; le respect d’une culture gravitant autour de la musique et de la fête libre, l’arrêt des saisies abusives, la restitution du matériel saisi, l’arrêt des poursuites à l’encontre des propriétaires des terrains qui sont utilisés pour l’organisation des événements, etc. En bref, rien de neuf sous le soleil, mais des revendications qui restent lettres mortes depuis de nombreuses années malgré quelques tentatives de dialogues et surtout la sensation d’un net recul ces dernières semaines avec un durcissement de l’approche des autorités.

 

La rencontre organisée par la préfecture du Finistère jeudi 1er décembre
fait écho sans aucun doute à la crainte des autorités relativement au rassemblement annoncé. « C’est l’occasion de redémarrer sur de bonnes bases », pour Jean-Daniel Montet-Jourdran (oui, toujours le même !) comme recueillait Le Télégramme. Il a notamment eu à l’occasion de cette réunion l’occasion de revenir sur ses malheureux propos (Ci-dessus) ; non loin de s’en excuser, il a avancé une lecture hors contexte et donc d’un quiproquo…

 

Action. Réaction.

C’est dans ce contexte de tensions et d’hypocrisie (Cf. Free party de Comanna – Interview vidéo de V. Tanguy ci-après), que l’appel à un week-end revendicatif a été émis par de nombreux acteurs de la culture teknoide. Débutant par plusieurs manifestations et opérations escargots dans plusieurs villes (Quimper, Sain–Brieuc, Rennes, Vannes…), ce week-end s’est achevé par la tenu du « Trans Off », célèbre événement qui depuis plusieurs années maintenant revêt une teinte particulièrement revendicative.

 

Samedi après-midi, le week-end a donc commencé par plusieurs opérations un peu partout en France. Opérations escargots, manifestives ; plusieurs centaines de participants se sont notamment réunis a Quimper devant la préfecture, idem à Vannes, Rennes et Saint-Brieuc. Certains ont déploré le faible nombre de participant à cette première « phase » de l’action du week-end. En effet, les centaines (milliers peut-être) de manifestants ne représentent qu’une pincée vis-a-vis de la dimension de l’événement qui leurs a succédé. Mais en réalité, peu importe ! Cela montre bel et bien un engagement de la part de la communauté, peut important la méthode choisie pour clamer son ras-le-bol. Aucun incident n’a été relevé pendant ces différentes opérations.

 

Dimanche dans le courant de la nuit, les festivités étaient lancés. Une quinzaine de façades ont été installées non loin de Saint-Brieuc sur l’ancien aérodrome de Ploufragan. Onsenbalek, Strakellik, Artchampthé, Breizh Attack, Nox Family, Dislek’Zik, Shk, Hors Sujet, Fuckin’ Fat Boys, 716, Koubiak Korzame, Pzylo Zof, La Bass-Cour, Horizon Vertical Crew, D-Z1-TOX, Dekables, Flintoxyke, Insoumis, Electrocution, DFC, SA Free System, RHT, Enimatek, Beausniaq, Tekmanta, Euphorik, Biff Crew, Résistance Centre, Repercusound, Free des Bois, 1/G, Zaw Family, Synerzik, Les Affranchis Bzh, Marmotek, Creuvard, RaditeK, Les Abyssales System, S-kro, Ckel Corp, Mg3s, Tout en Kamion, A’larach, K’nb, Meletek, Noktambule, Malfeteurs, Groseilles, Kurauditiv, Dtk family, Neroptik, Natural illusion, Akonsatek, 29bpm, CET, Gast, BFB, Tabass, Kintesens… de nombreux crew étaient au rendez-vous réunis autour d’une quinzaine de façades. Au fort du week-end, ce sont entre 10 000 et 12 000 participants (selon les sources) qui se sont réunis pour vivre les revendications qu’ils portent et danser au rythme de la musique électronique, pour un totale d’environ 3000 véhicules selon les autorités.

 

Les retours sont très positifs : une bonne ambiance, du bon son… le parfait cocktail pour festoyer et porter les revendications sous-jacentes à ce rassemblement.

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Bilan

Dimanche en fin de matinée, quelques milliers de participants étaient encore sur site.

Le service d’incendie et de secours des Côtes-d’Armor n’avait relevé aucun incidents notables. Une présence médicale ainsi que celle de la protection civile sur le site tout le long de l’événement a été mise en place.

 

Le dimanche, plusieurs contrôles routiers ont été mis en place autour du site. D’après la la préfecture, 37 permis de conduire aurait été retirés pour des conduites sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiant ainsi que certaines infractions relevées telles que défaut d’assurance, non-port de la ceinture, etc. En parallèle, plusieurs arrestations (3 ou 4 en croisant les sources) peuvent être relevées relatives à la détention de cannabis, à un outrage à agent, à la détention d’une arme blanche et au forçage d’un barrage de police.

Lundi matin, il restait quelques dizaines de voitures sur le lieu de la fête. Le nettoyage du site s’est poursuivi jusqu’à ce que le terrain ayant été occupé par plus de 10 000 personnes le temps du week-end soit propre, prouvant une fois de plus la responsabilité des différents protagonistes.

 

En bref, s’il est possible de douter de l’impact de l’événement sur le rapport avec les autorités, il n’en demeure pas moins qu’une fois de plus, la culture teknoïde a clamé haut et fort ses valeurs et montré de quoi elle était capable. En effet, au vu de la dimension de l’événement, le bilan est tout à fait respectable en comparaison de nombreux événements légaux qui eux ne défrayent pourtant pas la chronique.

 

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